Illustratrice un métier différent de dessinatrice de BD
- paulinegrain
- 30 juin
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 17 juil.

J'ai toujours aimé dessiner, créer depuis mon enfance, puis en grandissant, une autre passion est née : celle de l'écriture (malgré ma dyslexie !). J'ai commencé, comme beaucoup de jeunes de mon âge, par écrire ce que l'on appelle des fanfictions. Ce sont des histoires basées sur un univers déjà existant et/ou sur une personnalité publique, comme par exemple, One Piece, Harry Styles, Shadow and Bone..., dans lesquelles bien souvent on ajoute un personnage totalement créé, aussi surnommé “OC”, venant du terme anglais "Original Character", ou personnage original en français. Alors naturellement, j'ai voulu moi aussi allier les deux en commençant à écrire et dessiner un webtoon (une BD/comics mais version numérique et tout en longueur, sans page) en 2022 : Bitter Revenge : l’histoire de mon personnage, devenu aussi ma mascotte : Kise Shun, le cadet d’une vieille famille de Yakuza au Japon.
Sauf que...
Je suis illustratrice, mais pas forcément dessinatrice de BD.
D'abord qu'est-ce qu'un illustrateur ou une illustratrice ?
Extrait d'après la fiche métier de l'onisep :
Une fois les attentes du client formulées, il s'approprie le texte à illustrer, fait des recherches si nécessaire, puis réalise des esquisses ou croquis. Il crée ensuite l'univers graphique approprié en faisant jouer son imaginaire et sa sensibilité. Son objectif : attirer le regard tout en véhiculant les idées et le message du client.
Il s'agit donc d'une personne créative, capable de manier différents supports et outils, qui sous ses mains, donnent vie à ses idées (ou celles des autres !). Que ce soit au traditionnel ou au numérique - et non, ici, on ne parle pas de l’IA générative qui consiste à commissionner l'IA qui va mélanger des données récupéraient (illégalement car non respect du droit d'auteur) sur l'art des artistes pour générer une nouvelle image, donc ce n'est pas des illustrations à proprement parler. Ici, en tant qu'illustratrice je donne vie à une idée sous la forme d'un dessin ou de plusieurs dessins, mais qui ne racontent pas à proprement parler une histoire sauf si l'illustration accompagne un texte comme par exemple, les romans illustrés, livres jeunesses... On peut aussi être amené à faire appel à ce métier pour illustrer une affiche, une idée abstraites, créer le charadesign d'un personnage...etc
Cependant, contrairement aux idées reçues, être une illustratrice ou un illustrateur, ce n’est pas du "talent". On ne naît pas avec un crayon à la main en dessinant comme Oda ou Picasso. Non, il s'agit avant tout du fruit de nombreuses années de travail, d'apprentissage et d'essais... et ça continue jusqu’à la fin de notre vie !
Il y a beaucoup de choses à apprendre dans l'art comme par exemple, l’apprentissage des formes, de l’anatomie, des couleurs, des textures...etc, sans oublier que nous évoluons, et que notre style peut aussi changer avec le temps. Finalement, en étant illustratrice, je suis en constante évolution, comme dans un RPG (un jeu de rôle) sans fin : on gagne des niveaux, on débloque de nouvelles compétences, de nouveaux outils au fur et à mesure qu'on accomplie des quêtes. Sympa, non ?
"Allez, niveau 10 atteint ! Maintenant que je maîtrise la compétence des formes de base dans l’espace, je vais enfin pouvoir créer tout ce que je veux ! Alors, j’ai débloqué… la théorie des couleurs. Ah !"
En vérité, qu’importe votre niveau, vous pouvez créer ce que vous voulez. Pas besoin d’attendre d’avoir le “niveau” pour dessiner ce qui vous passe par la tête. La théorie et l’apprentissage sont important bien sûr, mais s’amuser et créer c’est tout aussi essentiel pour progresser et garder la motivation. Surtout qu’il y aura toujours d'autres artistes qu’on jugera comme meilleurs que soi pour diverses raisons, surtout par l'expérience qu'ils ont comparé à nous. Alors à quoi bon attendre pour attraper un crayon et plonger dans l'aventure ?
En suite qu'est-ce qu'un dessinateur ou dessinatrice de BD, comics, webtoon?
Extrait d'après l'onisep :
Le dessinateur est souvent scénariste : après s'être documenté sur un thème, il imagine une histoire et des personnages, des dialogues, des décors. Avec des mots, il invente un univers qui sera ensuite traduit en images. Il écrit d'abord un synopsis (court récit avec indications sur l'ambiance), puis le scénario (développement de l'histoire).
On a donc un "mélange" explosive de savoir-faire entre un illustrateur, un scénariste et un auteur! Une personne sachant autant utiliser les mots que les dessins, mais surtout qui sait allier les deux pour donner naissance à une histoire attractive et cohérente.
Exactement comme dans le premier point, il s'agit d'un apprentissage, d'un travail sur le long terme pour savoir comment allier image et mots de façon fluide et simple pour que ce soit facile à lire et comprendre. Si le professionnel veut y arriver, il va lui falloir apprendre le découpage des actions et des pages (ou le chapitre entier pour les webtoons) en plusieurs cases tout en y intégrant les bulles des dialogues au bon endroit ! Il ne faudrait pas qu'une bulle cache un personnage ou un élément important... Le tout en faisant attention à la visibilité de l'ensemble pour ne pas avoir un effet de brouhaha visuel désagréable à l'oeil en plus d'être illisible. Il y a aussi tout l'aspect des onomatopées à savoir bien choisir et placer sur la planche.
Il y a aussi un autre sujet très important dans la création d'une BD. Il s'agit de la ressemblance des personnages d'une case à l'autre. Ainsi dit ça peut paraître un peu bête, mais c'est un exercice assez dure de dessiner un personnage identique de case en case avec les mêmes traits du visage, les mêmes proportions et des expressions faciales ou une posture qui lui sera propre.
Ce métier (ou loisir) est lui aussi un métier de longue haleine, mais qui demande souvent de travailler énormément en peu de temps pour être régulier dans la publication de ses œuvres ou chapitres. Si on parle de chapitre d'un webtoon, ça peut dépasser facilement les 40 heures de travail ! Autant dire qu'il faut avoir un sacré mental, une motivation en acier et un bouclier contre le stress en voyant le temps qui passe face à la tonne de tâches à réaliser.
Tellement que lorsque j'ai commencé la création de mon webtoon, j'avais sous-estimé ces apprentissages, mais surtout cette charge de travail immense ! Une montagne à gravir. Un dur labeur identique à l'illustration si on parle de l'apprentissage et du temps donné à une création, mais à mon sens c'est un métier bien plus fastidieux. D'ailleurs parlons s'en un peu de mon aventure dans ce domaine.
Mon expérience d'illustratrice dans le webtoon
Depuis le lycée, l'histoire d'un personnage fictif de mon imaginaire me trotte en tête, un personnage nommé Kise Shun, devenu avec le temps un soutien morale pour moi puis la "mascotte" de mon univers graphique. Un jeune homme imaginaire devenu très important au point d'en faire du cosplay pendant un temps, c'est pour vous dire ! Son histoire est celle d'un jeune homme, le cadet d'une vieille famille de Yakuza, qui est à la recherche du meurtrier de sa mère dont il a découvert le corps meurtri plus jeune.
Ainsi quand j'ai commencé à beaucoup m'intéresser aux webtoon, je me suis "Bah, je sais dessiner alors pourquoi pas raconter l'histoire de Kise en webtoon ?".
J'étais motivée et pleine d'énergie à cette idée surtout en pensant à l'auteur du manga de "L'attaque des titans" créé par Hajime Isayama. Parce que quand on voit l'évolution artistique de l'auteur entre le 1er tome et le dernier, je me suis dis que moi-aussi je pouvais le faire. Alors, j'ai commencé à travailler sur Bitter Revenge en 2022 et la même année j'ai posté la partie 1 du prologue qui se propulse dans le top 3 puis dans le top 10, de quoi m'encourager et me donner du baume au cœur, plus de 40h de travail apprécié. D'ailleurs, j'avais l'ambition de poster la suite une fois par mois, sauf que...
D'une j'ai totalement sous-estimé la charge de travail énorme que ça demande. Bien sûr, je savais déjà que c'était beaucoup de temps et d'énergie, mais pas à ce point et encore plus avec ma micro-entreprise en tant qu'illustratrice, mes autres passions à côtés et ma recherche de travail. Je me suis vite noyée sous la tonne de boulot que ça demande, surtout pour quelqu'un qui n'a jamais réalisé de BD, comics ou webtoons auparavant.
Alors, oui, effectivement, je sais dessiner, mais la création d'un webtoon est différente. Je l'ai compris en me rendant compte que je ne savais ni découper mes cases pour rendre le tout fluide et attractive, ni...écrire des textes pour les intégrer à une BD. Rien que de choisir la bonne onomatopée c'est compliqué ! Je ne l'aurais jamais imaginé avant de me lancer dans l'aventure. J'avais commencé à publier des parties sur le site webtoon.fr , mais au fur et à mesure en réalisant toutes mes lacunes dans le domaine, je savais que je devais arrêter, car je m'épuisais trop. Cependant, la culpabilité d'avoir commencé ce projet et de ne pas le finir ça me bloquais dans ma décision. J'avais honte et peur, car des personnes avaient commencé à suivre l'aventure. Pour tout avouer, encore aujourd'hui le début de mon webtoon est encore visible sur le site, car j'ai vraiment du mal à arrêter cette idée. Pourtant, je n'ai pas encore les compétences, le niveau pour la mener à bien.
J'en ai pris connaissance et je tire avec respect mon chapeau imaginaire à tous ces dessinateurs ou dessinatrices de webtoon qui m'impressionnent. Peut-être qu'un jour, j'en ferais partie ?
Et le petit mot de fin
Ces deux professions ne sont pas incompatibles, loin de là, mais il faut prendre en compte que ce sont deux emplois différents avec des savoirs faire propre à chacun. D'ailleurs c'est quelque peu la même chose entre l'illustration et le graphisme, souvent confondu. Notamment par les personnes en dehors de ces secteurs qui pensent que c'est la même chose, sauf que non, ce n'est pas exactement la même chose. Ils répondent à deux besoins différents même s'ils peuvent être amenés à travailler ensemble.
Et honnêtement, je peux dire que j'ai fait la même chose de mon côté entre être illustratrice et dessinatrice de BD, je pensais pouvoir le faire puisque je sais dessiner. On fait tous des erreurs, c'est normal et ça nous aide à grandir, encore faut-il les reconnaître, n'est-ce pas ?
| En écrivant ce premier article, saviez-vous qu'on ne dit pas par exemple : j'ai deux travails ? Parce que travails s'utilise que pour parler de maintenir des animaux qu'on va ferrer ou soigner. À la place on utilise plutôt les mots emplois ou professions. Et le terme travaux lui s'utilise seulement pour parler de tâches ou opérations réalisables.
Merci d'avoir lu jusqu'ici, n'hésitez pas à partager et prenez soin de vous c'est le plus important.
-PauKie