Dessin traditionnel ou dessin numérique?
- paulinegrain
- 30 juil.
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 août

J'allais commencer cet article en écrivant que comme beaucoup de personnes de mon âge, on a tous commencé par le dessin traditionnel parce que la tablette graphique est assez récente. Sauf qu'en vérifiant mes propos juste pour confirmer ma fausse pensée, j'ai découvert que la première tablette graphique remonte à 1964 ! Mais la première tablette vraiment destinée au public n'est apparue qu'en 1984 à la base pour l'entreprise Apple. Comme dirait ma mère : on dormira moins bête cette nuit (en moins polie à la base...) ! En attendant, revenons au sujet de ce mois-ci.
Le monde de l’art est extrêmement varié que ce soit traditionnellement ou numériquement et chacune de ses catégories à sa propre beauté, mais surtout ses avantages et ses inconvénients. Il en va de même en ce qui concerne le dessin où dans les deux cas, c’est à la fois similaire et différent.
Pourtant, sans aucune pratique ou sans les bases, il sera difficile de dessiner ce qu’on veut que ce soit au traditionnel, mais aussi au numérique. Et non..., il n'y a pas de bouton magique dans les logiciels de dessin pour faire "pop" une illustration comme par magie ! Sinon où serait le plaisir du processus entre l'idée et le résultat final ?
D’une part le dessin traditionnel
Le médium le plus facile pour débuter et le moins coûteux parce qu’il suffit juste d’un crayon ou même d’un stylo bic ainsi que d’une feuille pour commencer à apprendre et à dessiner. Par exemple, l’artiste Breton, Allan Barbeau, réalise des œuvres dans un style médiéval fantastique avec des bics : son instagram . De mon côté mise à part les dessins de l’enfance où je gribouillais sans vraiment faire attention… C’est en prenant un crayon de mine que j’ai réellement commencé en faisant des reproductions de mes personnages favoris : le plus vieux dont je me souviens est Boo de Dragon Ball Z. Attention, je parle bien de reproduction et pas de décalquage, peut-être que ça sera le sujet d’un prochain article.
L’un des principaux avantages du traditionnel est donc son accessibilité qui ne nécessite pas forcément de matériels coûteux pour commencer à créer sauf si on veut se développer et apprendre d’autres techniques, c’est à ce moment que les matériels de dessins peuvent devenir chers ; de 3 à 7€ le feutre alcool de grande marque, 125€ les 60 crayons de couleur Fabeur Castel, effectivement ça commence à faire mal au porte-monnaie. Il peut y avoir des alternatives moins coûteuses, mais les pigmentations, la tenue ou encore la facilité d’utilisation pourrait en pâtir.
Certains artistes pourraient effectivement ne jurer que par les grandes marques et d’autres non. De mon côté, je teste et si j’aime la sensation en main et le rendu que je peux en tirer, alors c’est adopté.
D’ailleurs, c’est pareil pour l'apprentissage, pas besoin de dépenser des milles et des cents. Si vous avez internet, YouTube est votre meilleur ami. Beaucoup d’artistes (par exemple l’artiste français Marc Laisne, sa chaîne) du monde entier dont même des professeurs partagent leurs savoirs et réalisent des cours en vidéos _ nos meilleurs amis je le vous dis ! Même si j’apprends énormément grâce aux vidéos, j’aime acheter des livres et actuellement j’envisage même d’acheter de temps en temps des cours en lignes, notamment sur Domestika ,qui me semble être un site très intéressant. En plus, ça soutient les artistes !
Un autre avantage du traditionnel est la facilité de se déplacer n’importe où avec ses matériels, on peut littéralement dessiner où on veut et quand on veut. Bon prévoyez quand même une lampe torche si vous voulez dessiner la nuit, sauf si vous avez une vision nocturne de super-héros ou que vous êtes à moitié hibou. D’ailleurs, c’est aussi un avantage contre l’avancée de l’IA, effectivement difficile pour un soi-disant artiste traditionnel de montrer son art en direct dans un festival par exemple en écrivant un prompte imitant l’art traditionnel. Oups chipeur à chiper.
Petite mention spéciale qui rajoute du charme à ce domaine, la sensation sur papier et des techniques. Sentir et entendre les matériels contre le papier ou la toile peut être très agréable et satisfaisant. Chose qui manque beaucoup au numérique.
L'un des principaux inconvénients est que l’erreur dans la majorité des cas ne peut pas ou est difficilement possible à effacer/corriger contrairement au numérique. Néanmoins, cela permet de relativiser et d’apprendre à être minutieux ou à trouver des solutions pour corriger ou détourner l’erreur commise.
D’ailleurs, cela peut engendrer du gaspillage quand on doit recommencer une œuvre parce qu’on n'aime pas le résultat final ou à cause d’une erreur justement. Un gaspillage qui dans certains cas peut être recyclé.
Un peu plus tôt, je parlais de la facilité à transporter les matériels car pas besoin d’internet ou de câbles...etc, mais cela dépend quand même du type de matériels. Parce qu'entre transporter juste des crayons de couleur et de la peinture ça peut changer la donne.
De l'autre part le dessin numérique
Contrairement au traditionnel, cet outil est bien moins accessible de part son prix, car il faut un ordinateur et une tablette graphique (ou à la souris simplement, mais c’est plus compliqué et moins précis) ou une tablette style Ipad qui d’ailleurs est pratique pour la transporter partout. Inutile de préciser qu’avec seulement ce matériel on est déjà à plus de 200€ facilement voir même plus de 2000€. Sans compter les logiciels de dessin : le plus petit prix étant à 14.99€ pour Procreate, clip studio paint de 49€ ou 218€, Photoshop de chez adobe, mais il s’agit ici d’un abonnement qui reviens finalement très cher.
Cependant, sur la durée ce médium peut revenir moins cher que le traditionnel où les matériels s’usent plus rapidement et donc ajoute un achat plus fréquent qui peut devenir conséquent à la fin.
Exactement comme sur papier, l’apprentissage du dessin est le même, la seule grosse différence c’est qu’il faudra un peu plus de temps pour appréhender l’outil entre les touches, les raccourcis clavier et le rapport entre notre main bougeant et nos yeux sur l’écran. C’est une sensation étrange qui peut être un peu déroutant au début. On a l’impression de ne plus savoir dessiner. Je n’ai jamais autant été à la fois heureuse et déçue quand j’ai réalisé mon premier dessin avec ma tablette fraichement reçu en cadeau de Noël au milieu de mes années collège. J’avais essayé de dessiner le chat du cheshire alias Boris d’Alice Wonderland le manga de Soumei Hoshino. ... Disons qu’il a le mérite d’exister.

Néanmoins, le numérique offre beaucoup de choses comme par exemple, une palette de couleur bien plus fournis, c’est d’ailleurs pour ça qu’on peut choisir entre des couleurs RVB (pour l’impression) ou CMJN (pour le numérique). Certains artistes aiment aussi le rendu plus « lisse » sans défaut que l’on peut avoir avec le dessin numérique sauf si on utilise des brushs particuliers, c’est-à-dire les pinceaux numériques, reproduisant la texture ou des techniques traditionnel comme celle de l’aquarelle.
L’un des autres avantages de ce médium est la possibilité de revenir en arrière quand on commet une erreur (le Saint Ctrl + Z, on érige des autels à son honneur !), malheureusement en contrepartie ça renforce la recherche de la perfection. On peut très facilement et trop souvent passer des heures sur un détail, car il est facile d’effacer et de recommencer. Et ça, même pour un tout petit détail d’une zone qu’on a extrêmement zoomer et donc qu’on ne voit même pas à la taille normale de l’œuvre. Il s’agit d’un autre avantage qui accentue l’envie de perfection : la possibilité de zoomer beaucoup.....beaucoup.
Vraiment beaucoup au point de voir les pixels !
Enfin, je voulais parler de l’aspect écologique que pouvait avoir le dessin numérique. D’un côté, c’est fini le gâchis de papier, de toiles, feutres...., mais d’un autre côté ça consomme de l’énergie et des ressources. Que ce soit pour la fabrication du support ou durant son utilisation alors je dirais que d'un cas comme dans l'autre il n'y a pas d'écologie à 100%, mais dans les deux cas on peut l'être le plus possible.
Ensuite les deux à la fois
Mon aventure dans le dessin a commencé au traditionnel avec un crayon de mine et une feuille de papier d’impression en essayant de dessiner mes personnages favoris en compagnie de l’un de mes grands-frères, lui aussi artiste. L’aventure se poursuit jusqu'à maintenant et mon matériel s’est lui aussi développé en même temps que moi. Passant des crayons de couleur aux feutres à alcool, un médium que j’aime beaucoup ! J’avais même débuté le dessin numérique sur le logiciel paint avec la souris, très peu pratique, mais j’étais contente de dessiner des transformations de Winx (malheureusement, je n’ai plus aucune trace de ces dessins). Jusqu’à un noël et un cadeau spécial, ma première tablette graphique sans écran me permettant de dessiner sur ordinateur ! C'est d'ailleurs ce jour-là que j'ai réalisé le fabuleux dessin de Boris (plus haut dans l'article).
Maintenant, j’aime allier les deux méthodes pour réaliser mes illustrations, en réalisant les croquis d’abord au traditionnel avant de les prendre en photo pour passer sur ma tablette et les reprendre au numérique. La première chose qui m’a plu dans le dessin numérique, c’est forcément la possibilité de revenir en arrière, surtout quand on est maladroite comme moi. Dix mains droites et dix pouces comme dirait ma mère étant donné que je suis gauchère. D’ailleurs, cette possibilité est très utile lors de l’ancrage d’un dessin aussi appeler le line, c’est-à-dire réaliser les traits d’encrage en noir, les contours des personnages, objets ou paysages.
Il m’arrive aussi d’utiliser le numérique pour m’aider au traditionnel, comme par exemple, le dessin “Mon petit corps”, disponible sur la boutique ici. Il a d'abord été réalisé au traditionnel, sauf qu'au début, la silhouette était trop petite sur la feuille. Alors je l’ai pris en photo et je l'ai envoyé sur ma tablette pour l’agrandir à la taille que je voulais. J’ai ainsi utilisé ma tablette comme table lumineuse pour rectifier le tir. Attention à ne pas trop appuyer pour ne pas rayer voire casser l’écran de votre tablette ou votre ordinateur !

Il n’est donc pas incompatible d’utiliser les deux ensembles pour créer une œuvre ! Puisque ce sont deux façons de faire du dessin avec une même base, ces connaissances qu’on apprend : l’anatomie, les proportions, théorie des couleurs...etc.
En conclusion
Que ce soit l’un ou l’autre, il n’y a pas de médium mieux que l’autre ou plus simple, ils ont des avantages et des inconvénients, mais l’apprentissage reste le même. Et non, le dessin numérique n’est pas plus simple ou magique. Il suffit juste de choisir celui avec lequel on est le plus à l’aise ou qu’on peut se permettre au niveau du budget. Et si comme moi, on aime les deux, la fusion des techniques est possible, d’ailleurs beaucoup d’artistes font comme ça. Je pense notamment à Bleut_rituhell (ici sur Instagram) qui allie parfaitement traditionnel et numérique, elle a tout un univers magnifique !
Le dessin s’est avant tout un plaisir dans le processus, du croquis à l’aspect final, au partage de notre univers, de nos idées. Ce que j’aime dans le dessin, c’est créer, pouvoir mettre en images mes idées et aussi, une chose dont je raffole, c’est de voir mon évolution de dessin en dessin. D’année en année, c’est très satisfaisant !
Je suis fière de mon évolution constante et vous devriez l'être aussi.
Merci d'avoir lu jusqu'ici, n'hésitez pas à partager et prenez soin de vous c'est le plus important.
-PauKie